Grippe Aviaire et Virus H5N1

 

Copie d'un article de Mr.Claude CHAMPREDON (Directeur de Recherche honoraire de l'INRA)  

 

De la grippe espagnole à la grippe aviaire
La grippe est une maladie infectieuse, l’une des plus redoutées en ce début de millénaire avec le SIDA. Elle est causée par un virus qui se transmet par voie respiratoire. Les nombreuses modifications de son génome, qui lui permettent d’échapper au système immunitaire, s’effectuent de manière imprévisible pouvant aboutir à des formes particulièrement graves et très contagieuses. Elle se manifeste le plus souvent sous forme d’une grippe saisonnière banale mais parfois sous forme de pandémies extrêmement meurtrières. C’est donc un envahisseur redoutable pouvant affecter la totalité de notre planète en quelques semaines et causer des millions de morts.
La plupart des maladies infectieuses qui affectent l’Homme existent depuis des millénaires ; les maladies infectieuses ont d’ailleurs jalonné l’histoire de l’humanité. Une grande partie d’entre elles proviennent d’animaux domestiques ou sauvages, ce qui en fait des pathologies d’origine  environnementale. Certaines sont d’émergence récente (SIDA et SRAS, ...) mais beaucoup apparaissent ou réapparaissent à la suite de bouleversements des écosystèmes (déforestation, élevage et agriculture intensifs, retenues d’eau artificielles, urbanisation, changement climatique) dont l’homme est le principal responsable. Rares aussi sont les agents infectieux (bactéries, virus, parasites) qui ont définitivement disparu de notre environnement. La variole humaine a été éradiquée de la planète, mais des stocks importants de virus existent, pouvant faire craindre un risque terroriste. Même la peste, qui hante encore l’inconscient humain, n’a pas disparu. Elle sévit encore dans certains pays du sud comme l’Inde et des foyers existent, même aux Etats-unis. Les maladies infectieuses sont responsables de 1% des décès dans les pays développés mais de 43% des décès dans les pays émergents selon l’OMS.
L’agent causal de la grippe est un virus à ARN qui fait partie de la famille des Orthomyxoviridae, genre Influenzavirus. Il peut infecter les porcs, les chevaux, les oiseaux aquatiques et de basse-cour, les mammifères marins et l’Homme. La forme humaine typique se caractérise par un début brusque, marqué par une sensation de malaise général, de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires. Les complications sont le plus souvent pulmonaires (bronchites, pneumonies) mais peuvent se manifester plus rarement par des encéphalites, méningites, ou myocardites. La grippe saisonnière hivernale provoque en moyenne 3 000 décès chaque année en France. Chaque année, un vaccin est produit pour la combattre, notamment chez les personnes fragiles ou âgées.
Les virus ne sont pas des êtres vivants, ou plutôt sont à la limite du vivant et de l’inerte. Ils sont de très petite taille, souvent inférieure au dixième de micron et seulement visibles au microscope électronique. Ils ne comportent pas de noyau et ne contiennent qu’une seule sorte d’acide nucléique : ADN ou ARN, ce qui les différencie des bactéries. Ils n’ont pas de métabolisme propre et doivent utiliser la machinerie cellulaire de leurs hôtes pour se reproduire. Ce sont des parasites absolus dans la mesure où ils sont incapables de survivre longtemps en dehors d’un organisme vivant capable de les héberger : bactéries, plantes, insectes, animaux et Homme. Leur action consiste à envahir les cellules, perturber leur fonctionnement en déréglant leur messagerie génétique à leur profit.
Les virus à ARN (grippe, SIDA, SRAS, fièvre jaune,...) se différencient des virus à ADN (Herpès, variole, hépatite B,...) par le fait qu’ils ne possèdent pas de mécanisme de relecture de leur génome permettant de corriger la plupart des erreurs de codage au cours de leur cycle de multiplication. Cette caractéristique explique en partie les taux très élevés de mutations ponctuelles (glissement antigénique) des virus à ARN. La variabilité génétique de ces derniers ne s’explique pas seulement par leurs potentialités de mutations, mais aussi par des recombinaisons et des réassortiments génétiques (cassure) entre différentes souches. Cette variabilié génétique favorise l’existence des virus, car elle permet de contourner les défenses immunitaires de l’hôte.
Les pandémies de grippe sont des épidémies qui se répandent dans le monde entier en provoquant des maladies graves en raison du fait qu’un virus nouveau, trouve devant lui une population réceptive (absence d’immunité). On estime que durant chaque siècle deux à trois pandémies sévères de grippe peuvent apparaître, chacune se déroulant parfois en deux ou trois vagues. Les trois pandémies grippales du XXème siècle (1918-1919, 1957-1958 et 1968-1969) ont été causées par des virus recombinants d’origine aviaire.
La grippe est due à plusieurs types de virus (A, B et C) et à de nombreux sous-types correspondant aux variations des protéines de surface : les hémagglutinines (H1 à H16) et les neuraminidases (N1 à N9). Ce sont les virus de type A qui sont responsables des infections les plus sévères. La pandémie de 1918-1919, dite grippe espagnole de sous-type A(H1N1) aurait décimé entre 1 à 2% de la population mondiale (20 à 40 millions de morts suivant les sources mais certains historiens avancent le nombre de 100 millions). Celle de 1968, dite grippe de Hong Kong, de sous-type A(H3N2), qui est survenue alors que l’on pouvait combattre les complications, notamment pulmonaires, grâce à un arsenal d’antibiotiques efficaces, a causé plus de 16 000 décès en France. La grippe espagnole a marqué les esprits par sa soudaineté, la rapidité de diffusion du virus et la crainte d’une nouvelle pandémie virale de même intensité qui pourrait résulter de l’émergence d’un virus nouveau.
Le contexte écologique actuel est très différent de celui de 1918 : démographie mondiale (moins de deux milliards d’êtres humains en 1918 et plus de six actuellement) et forte proportion de personnes vivant en milieu urbain (plus d’un humain sur deux se presse maintenant dans une ville). Les agglomérations de plus d’un million d’habitants étaient peu nombreuses au début du XXème  siècle (16 en 1900 contre 408 en 2003). Les transports aériens n’existaient pratiquement pas à cette époque ; les migrations de populations vers des lieux de pèlerinages, de culture, de vacances ou de loisirs (stations balnéaires, festivals divers où la promiscuité est de règle) étaient alors nettement moins massives que maintenant en raison de l’insuffisance des moyens de transport).
Les virus A et B de la grippe possèdent un génome comportant huit segments d’ARN.  Lorsque deux virus grippaux différents infectent un même hôte susceptible de les héberger (porc, oiseau ou homme), il peut se produire un mélange des différents segments au cours du cycle de réplication de la particule virale (ou virion). La résultante de ce mélange possèdera, elle aussi, un génome segmenté mais avec huit fragments en provenance des deux virus présents chez l’hôte. Par ce mécanisme de co-infection et de réassortiment, un virus totalement nouveau pour le système immunitaire, peut faire son apparition dans l’environnement.
Les véritables réservoirs du virus de la grippe sont les oiseaux aquatiques, notamment le canard sauvage qui peut être porteur sain. Leurs déjections, parfois contaminées, sont consommées par des canards ou autres oiseaux d’élevage dont les fientes infectent les porcs, exceptionnellement les humains. C’est généralement chez le porc, animal réceptif aux virus grippaux à la fois humains et aviaires, que s’opèrent des modifications du génome viral rendant alors la maladie transmissible d’homme à homme. Ce phénomène peut aussi se produire, mais plus difficilement, chez l’homme. L’émergence d’une épidémie de grippe est favorisée lorsqu’il y a, par exemple, promiscuité entre les porcs et les oiseaux d’élevage avec une densité humaine élevée. Cette condition est remplie en Asie où existent des élevages souvent juxtaposés combinant les deux espèces. Les conditions d’élevage en Bretagne et aux Pays-Bas où les productions industrielles de volailles et de porcs sont concentrées sur des territoires restreints pourraient ussi favoriser, certes à un degré bien moindre qu’en Asie, l’apparition  de nouvelles épidémies de grippe.
L’exemple récent du SRAS permet de visualiser la dynamique d’une épidémie. Bien que la contagiosité du SRAS soit plus faible que celle de la grippe ordinaire, environ 8500 cas ont été observés dans 32 pays, causant 916 décès (21% dans le personnel de santé). Une catastrophe sanitaire a été évitée de justesse, grâce à l’efficacité du réseau de surveillance de l’OMS. Contre cette infection pulmonaire, due à un coronavirus7, on ne dispose pas de traitement ni de vaccin. Le réservoir du virus n’est pas parfaitement connu, bien que la civette puis la chauve souris (rhinolophe) aient été citées. Le premier cas de SRAS est apparu en Chine, à proximité de Canton vers la mi-novembre 2002. Quelques mois plus tard, la maladie a  gagné Hong Kong pour se répartir en divers endroits du monde (Hanoi, Toronto, Singapour,....), mettant à profit la rapidité des transports aériens. L’alerte mondiale était déclenchée par l’OMS le 12 mars 2003. Les moyens mis ensuite en oeuvre (mesures d’isolement des malades et restriction des voyages) pour éviter une pandémie de SRAS, qui peut toujours ressurgir, constituent une bonne répétition des mesures à prendre en cas d’émergence d’une pandémie de grippe résultant de l’apparition d’un virus recombinant. Mais dans ce dernier cas, ce pourrait être une toute autre affaire !
Ce que tous les experts redoutent en cette fin de 2005, c’est une pandémie de grippe consécutive à la dispersion planétaire d’un virus nouveau très contagieux pour l’Homme. A l’origine, le virus responsable serait de sous type A(H5N1), celui même qui sévit depuis 1997 dans les élevages avicoles notamment en Extrême-Orient. Actuellement, il se transmet très difficilement des volailles domestiques à l’Homme, mais a cependant causé en Asie le décès de plusieurs dizaines de personnes ayant eu des contacts avec des oiseaux malades ou leurs déjections (134 cas d’infection humaine et 69 décès depuis décembre 2003 selon l’OMS). La transmission d’homme à homme n’a pas encore été observée. L’émergence de la catastrophe sanitaire mondiale résulterait de la recombinaison du virus aviaire avec une souche humaine saisonnière, A(H3N2) par exemple, avec un potentiel élevé de transmission interhumaine ; les caractéristiques du virus A(H5N1) ne permettant pas encore une telle transmission. A l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin humain contre la grippe aviaire A(H5N1).
Depuis le début de l’épizootie (épidémie animale) A(H5N1), en fin de 2003, 15 pays ont été touchés : Cambodge, Chine, Corée du Sud, Croatie, Indonésie, Japon, Kazakhstan, Laos, Malaisie, Mongolie, Roumanie, Russie, Thaïlande, Turquie et Vietnam. Le virus a donc déjà franchi les frontières orientales de l’Europe. Il est strictement interdit d’importer vers la France des volailles en provenance de pays où une contamination a été observée. La consommation d’animaux ou d’oeufs mis à la disposition des consommateurs français ne présente pas de risque sanitaire, d’autant plus que la cuisson détruit le virus grippal. La dinde de Noël ne devrait donc pas déserter nos assiettes en cette fin de 2005.
En théorie, il existe des moyens pour enrayer ou limiter les conséquences d’une pandémie grippale de type A(H5N1) : mesures de protection et d’isolement, antiviraux spécifiques, médication symptomatique et vaccination des personnes lorsque le vaccin sera disponible. La stratégie mise en oeuvre actuellement consiste donc à détruire la totalité des élevages dans lesquels des animaux malades ont été observés. Cette mesure étant associée à une désinfection totale des bâtiments et la mise en place d’une barrière sanitaire. Cette stratégie, lorsqu’elle est mise en oeuvre, se traduit localement par un désastre économique et alimentaire. Pour une population vivant dans des conditions de grande précarité et à la limite de la sous-nutrition, la consommation de protéines de bonne qualité (oeufs et viande de volailles) est essentielle, notamment pour les enfants et adolescents. La tentation est grande de dissimuler une mortalité anormale dans un élevage d’animaux destinés à la vente ou même à la consommation familiale.
La vaccination des volailles est sujette à controverses entre experts en raison des résultats inconstants obtenus dans un passé récent. De plus, elle pourrait n’assurer qu’une protection clinique sans garantie sur l’aspect épidémiologique. Cependant, une conférence internationale, à l’initiative de l’OMS, de l’OIE et de la FAO qui s’est tenue en juillet 2005, avec pour objectif de recommander des mesures à prendre pour prévenir la propagation du virus, a mis l’accent sur la nécessité d’élever séparément les différentes espèces animales (volailles et porcs notamment) et aussi d’entreprendre de vastes campagnes de vaccination des oiseaux d’élevage.
L’éradication de la totalité des élevages contaminés risque de ne pas suffire à éviter à terme l’apparition d’un virus hautement contagieux pour l’Homme. Les mesures prises localement permettront tout au plus de gagner du temps et permettre aux chercheurs de perfectionner les moyens biologiques de lutte contre le virus (antiviraux, vaccins, mesures sanitaires locales). Il faut savoir que pour fabriquer un vaccin, il faut avant tout isoler et identifier le virus contre lequel ce moyen de lutte sera dirigé. Tous les vaccins actuels contre la grippe sont produits par inoculation de virus sur oeufs embryonnés. Pour préparer le vaccin à grande échelle, il faudra adapter la technique permettant la culture sur oeufs, car le virus les détruit. De même, rien ne prouve que le virus tant redouté ne sera pas résistant  aux antiviraux dont on dispose actuellement (zanamivir ou Relenza et oseltamivir ou Tamiflu).
L’émergence à grande échelle du SIDA s’est effectuée à la fin de 1980 et le VIH-1 identifié en 1983. Les premiers cas de SRAS connus remontent à la mi-novembre 2002 et le coronavirus qui en est responsable a été isolé quelques mois plus tard. Dans le cas de la grippe « aviaire », les scientifiques, médecins et experts sont prêts à y faire face alors que le virus humain redouté n’a pas encore montré le bout de son nez. Autrement dit, on redoute une pandémie grippale dont on soupçonne le responsable mais dont le code barre de sa carte d’identité comporte des inconnues. Encore faudrait-il vouloir et pouvoir produire un vaccin efficace pour six milliards d’humains sachant que le virus A(H5N1) détruit les volailles qui produisent les oeufs servant à la préparation du vaccin.
 
Comme il faudra plusieurs mois entre l’éventuelle émergence du virus humain hautement contagieux et l’obtention à grande échelle d’un vaccin efficace, il sera urgent de prendre des mesures de protection des populations. Des mesures draconiennes et impopulaires à n’en pas douter. Mesures qu’il sera difficile mais impératif d’expliquer. Devant le risque de transmission, chacun devra éviter de se rendre dans des lieux rassemblant un nombre élevé de personnes sans porter un masque efficace (FFP2) aussi longtemps que le risque de contagion existera. Les conséquences sociales pourraient être considérables : fermeture des frontières, fermeture des crèches, écoles, universités, lieux de culte, salles de spectacles ; interdiction des rencontres sportives et autres rassemblements de personnes dans des espaces clos. Les transports en commun seraient inutilisables, ce qui implique que dans les villes où la circulation des automobiles particulières a été drastiquement entravée, le problème des transports individuels se posera. Le maintien des malades à domicile sera inévitable en raison du nombre limité des lits d’hôpitaux. L’hôpital public pourrait-il d’ailleurs faire face à un afflux massif de patients qu’il serait impossible de maintenir à leur domicile? Mais le pire n’est jamais certain.
On peut saluer en France, l’existence d’un plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale d'origine aviaire et les mesures qui ont été prises (achat massif d’antiviraux et de masques). Le fait que les politiques français aient communiqué sur ce sujet est assez inhabituel en présence d’un dossier sanitaire difficile. L’information du public a eu pour conséquence la réduction de la consommation de volailles, réaction totalement irrationnelle. Il faut aussi noter que la France dispose d’un potentiel considérable de production de vaccins (Sanofi-Aventis-Pasteur), dont plus de la moitié est exportée.
Beaucoup d’incertitudes existent concernant l’éventualité de l’émergence d’une pandémie grippale. Ce que l’on redoute le plus, c’est la production d’un virus recombinant, résultat du mélange de fragments de génomes de virus humains et aviaires (L’adaptation à l’homme d’un virus strictement aviaire ne pourrait pas s’effectuer rapidement). Il n’a pas été observé que le porc était particulièrement réceptif au virus A(H5N1) ni que l’homme pouvait l’être en dehors de conditions de promiscuité très sévères. La maladie se transmet des oiseaux à l’homme ; elle est même fréquemment mortelle. Cependant, on n’a pas encore observé de transmission interhumaine avérée, ce qui ne permet pas de supposer qu’elle n’aura pas lieu. Quant à la virulence et au degré de transmissibilité de l’éventuel futur virus, la question reste ouverte. Mais le pire n’est jamais certain.
Mais revenons sur le cas du SRAS. Entre les premiers cas décelés en automne 2002 près de Canton et l’alerte lancée au printemps 2003 par l’OMS, plusieurs mois se sont écoulés sans que les autorités chinoises aient réagi. Il est vrai que les symptômes respiratoires observés n’orientaient pas vers un agent causal précis. Si ce dernier avait été aussi transmissible que le virus de la grippe, les quelques mois de répit qui lui ont été involontairement accordés pour s’implanter dans la population chinoise auraient permis à une pandémie extrêmement meurtrière de se développer. On a donc bien frisé la catastrophe.
La pandémie grippale serait-elle inéluctable ? Personne n’est en mesure d’affirmer si et quand elle apparaîtra bien qu’elle semble très possible d’après ce qui précède. Son ampleur pourrait cependant être réduite si des mesures strictes étaient prises au niveau international, et notamment dans les pays asiatiques, là où sa probabilité d’émergence est la plus élevée. Certains de ces pays possèdent des infrastructures très fragiles en matière sanitaire. Si un virus grippal nouveau devait apparaître, le moindre retard pour alerter les autorités sanitaires pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’ensemble de l’humanité. Chaque minute comptera. Double.
Claude CHAMPREDON (Directeur de Recherche honoraire de l'INRA)
 
1 Constitué d’ADN ou d’ARN, il contient toute l’information nécessaire à la construction et au fonctionnement d’un être vivant.
2 Acide ribonucléique. Les ARN copient l’information génétique et la traduisent en protéines. Chez certains virus (grippe, ...) l’ARN est à la fois support de l’information génétique et le messager de cette information dans les cellules de l’hôte.
 
3 Ce groupe comprend essentiellement les virus des différentes grippes.
4 Acide désoxyribonucléique. C’est le support de l’information génétique.
5 Protéine de surface qui permet au virus de pénétrer à l’intérieur des cellules.
6 Protéine de surface qui favorise la libération et la dissémination des particules virales qui se forment à l’intérieur des cellules humaines.
7 Les Coronavirus (en forme de couronne) sont des virus à ARN qui infectent les oiseaux et beaucoup de mammifères, y compris les humains. Ils sont surtout responsables de pathologies respiratoires ou digestives.

 


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dernière mise à jour de cette page: 19 avril 2006

 

 

 

 

Si vous souhaitez être informés de l'évolution, jour par jour, de la grippe aviaire et/ou avoir les liens vers de très nombreux articles régionaux, nationaux ou issus de la presse internationale, vous pouvez vous abonner à :

la liste H5N1 de L'INRA => http://listes.inra.fr/wws/info/h5n1

 

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Académie Vétérinaire de France - http://academieveterinaire.free.fr/fiche/influenza.html

 
O.I.E.
O.I.E. : POINT SUR LA SITUATION DE L'INFLUENZA AVIAIRE CHEZ LES ANIMAUX (TYPE H5)
http://www.pasteur.fr/actu/presse/documentation/grippe_aviaire.html
Les maladies virales émergentes :un dossier thématiques de l'I.N.R.D
Comptes rendus de la mission parlementaire d'information sur la grippe aviaire février 2006

Institut National de Veille Sanitaire - Point sur la situation au 16 mars 2006

www.afssa.fr --Le point sur l'influenza aviaire

La liste Hygiène de Bruno Peiffer - Archives thématiques- Bases de données

http://www.communication-sensible.com
http://www.grippeaviaire.gouv.fr./
FAO - Santé animale - Influenza aviaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/H5N1
Le dossier grippe aviaire du Monde

Ministère de la Santé : Réponses aux questions les plus fréquentes

http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/questions_reponses_grippe_aviaire.pdf
Commission Européenne/ Influenza
 
La séquence du gène de l'hémagglutinin (HA) sur N.C.B.I.
E.M.B.L Virus Stucture Resource
The Big Picture Book of Virus
All the Virology on the www
http://www.recombinomics.com/
Cours de virologie fondamentale => http://virologie.free.fr/index.html
Cismef : catalogue et index des sites médicaux francophone (CHU -Rouen )
Science Citoyen => http://science-citoyen.u-strasbg.fr/dossiers/grippe/grippe_av/index.html

 

 
GROG - Groupes Régionaux d' Observation de la Grippe
LPO : Ligue pour la protection des oiseaux
ORNITHOMEDIA / Grippe aviaire http://www.birdlife.org/action/science/species/avian_flu/index.html
http://www.tela-botanica.org/actu/article851.html
Fish and Wildlife Service's Division of Migratory Bird Management
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Article de Jean-Yves Nau paru dans le monde édition    du 30.10.05
Jusqu'où conduira l'application du principe    de précaution dans le champ du sanitaire ? 
Les derniers développements    de l'affaire de la grippe aviaire fournissent des élémentsde réponse particulièrement éclairants. 
L'emballement sécuritaire sans précédent auquel on assiste aujourd'hui trouve son origine dans la désorganisation qui règne 
dans les rapports  entre l'évaluation scientifique du risque et la gestion politique de ce dernier.Alors que les récentes crises sanitaires 
touchant le secteur alimentaire ­ au premier rang celle de la vache folle ­ avaient permis    de construire, puis de théoriser, 
cette articulation entre le savoir et le pouvoir, la prise de conscience de l'existence d'un risque de pandémie   
de grippe hautement meurtrière a curieusement totalement bouleversé les équilibres qui avaient été trouvés. 
Deux exemples viennent, ces derniers jours, témoigner des impasses auxquelles peut mener l'application d'un principe 
à la fois mal conceptualisé et inscrit dans la Constitution. 

Le premier exemple concerne la décision  de confiner, en France,les élevages d'oiseaux domestiques. Le second
est la mise en garde, lancée par l'Union européenne, à l'encontre de 
la consommation d'oeufs crus et de viandes de volaille qui auraient été insuffisamment cuites. Car aucun véritable fondement
rationnel ne permet, dans ces deux cas, de justifier la décision politique.
*INCOHÉRENCE*Comme l'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas, la France a ainsi décidé que dans vingt-six départements 
tout devait être mis en oeuvre pour que les oiseaux d'élevage et de compagnie ne puissent plus être  en contact, 
direct ou indirect, avec des oiseaux sauvages et migrateurs. 
Il s'agit, par cette mesure, de réduire le risque de contamination des élevages d'oiseaux domestiques par des oiseaux
 migrateurs venus de l'est du continent européen et qui seraient des porteurs sains du virus H5N1.Or cette décision 
a été prise alors même que les experts de l'Agence française    de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), saisis du dossier
par le gouvernement, venaient de conclure que ce risque était /"négligeable"/  en France.Brutalement désavoués 
par le gouvernement, les experts comprennent mal cette incohérence. Ils s'interrogent sur les raisons qui conduisent
les responsables politiques, invoquant le principe de précaution,  à prendre des mesures que ne justifie pas une analyse 
rationnelle de la situation. 
Il y a quelques années, on a vu, dans l'affaire de la vache folle, des responsables politiques s'opposer à des mesures 
interdisant la consommation ou l'utilisation d'abats de bovin préconisées par les experts au motif qu'elles pourraient
mettre à mal des filières industrielles. En février 2001, après un avis de l'Afssa recommandant d'allonger la liste 
des organes ovins et caprins interdits à la consommation,Jacques Chirac devait qualifier cette agence d'"/ irresponsable"/
et dénoncer à cette occasion le principe de précaution.Cinq ans plus tard, on voit le gouvernement choisir d'aller plus 
in que les recommandations des scientifiques, sans se soucier des impacts sur les filières concernées.Le second exemple est
plus significatif encore. Mercredi 26 octobre, les responsables  de la jeune Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA)
ont, toujours sur le thème de la prévention de l'émergence d'une pandémie grippale, suscité un vif mécontentement auprès 
de la Commission européenne en publiant une série de recommandations étonnantes. *FLÉCHISSEMENT DES VENTES* 
Tout en reconnaissant qu'aucun élément scientifique ne permet aujourd'hui de démontrer que le virus H5N1 peut contaminer 
l'organisme humain par voie digestive, ces mêmes responsables expliquent qu'aucun élément scientifique ne permet 
d'exclure cette hypothèse. Un raisonnement imparable,mais qui se situe aux antipodes de la démarche de l'expertise et qui
autorise toutes les conclusions.Les responsables de l'EFSA en tirent la conséquence  que les consommateurs européens devraient 
dorénavant s'abstenir de consommer des oeufs crus et s'attacher à cuire durablement les viandes de volaille. 
On imagine la réaction des producteurs au moment même où tous les indicateurs montrent un notable fléchissement des ventes 
de viandes de volaille en différents points de l'Union./
"En termes de grippe aviaire, nous ne considérons pas qu'il y a un risque lié à la consommation d'oeufs crus ou cuits/ ,
a aussitôt affirmé le porte-parole de Markos Kyprianou, commissaire européen à la santé. 
/Le virus de la grippe aviaire n'est pas présent dans les produits commerciaux de volaille dans l'Union Européenne, et nous
 considérons que la viande de volaille et les oeufs, surtout quand ils sont bien cuits, ne posent aucun problème 
de santé humaine."/Cette déclaration sera-t-elle de nature à rassurer des consommateurs ? Plus généralement, 
comment imaginer que les responsables politiques puissent communiquer de manière raisonnable et crédible dès lors 
que leurs décisions ne sont pas calquées sur une véritable expertise de qualité à la fois fiable et indépendante ?
Les dernières grandes crises sanitaires d'ordre alimentaire ont démontré qu'arrive toujours un moment à partir duquel 
les argumentaires les plus rationnels ne deviennent plus audibles. On vit jadis Jean Glavany, alors ministre de l'agriculture 
confronté à la crise de la vache folle, déguster en souriant une côte de boeuf devant les caméras de télévision.  
On entend aujourd'hui l'actuel ministre Dominique Bussereau déclarer sa confiance dans les viandes des volailles tricolores.
Mais rien n'y fait. C'est sans doute que le discrédit des politiques s'ajoute, ici, aux vieux spectres de l'empoisonnement 
collectif et de la contamination mortelle dans des sociétés industrielles dont les membres ne connaissent plus l'origine 
réelle de la plupart de leurs aliments.*Jean-Yves Nau* Article paru dans le monde édition    du 30.10.05*    

 

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