La vie des molécules en "
fondu enchaîné " dans le domaine femtoseconde : les enjeux
par Jean-Louis Martin
Les
progrès de l'optique ont conduit à toute époque à des avancées significatives dans la
connaissance du monde du vivant. Le développement des lasers impulsionnels n'a pas
échappé à cette règle. Il a permis de passer de l'ère du biologiste-observateur à
l'ère du biologiste-acteur en lui permettant à la fois de synchroniser des réactions biochimiques et de
les observer en temps réel, y compris in situ.
Ce
progrès indéniable a néanmoins eu un coût. En effet, à cette occasion le biologiste
est (presque) devenu aveugle, son spectre d'intervention et d'analyse étant brutalement
réduit à celui autorisé par la technologie des lasers, c'est à dire à quelques
longueurs d'onde bien spécifiques.
Depuis peu, nous assistons à la fin de cette époque obscure. Le laser femtoseconde est
devenu " accordable " des RX à l'infrarouge lointain. Il est aussi devenu
exportable des laboratoires spécialisés en physique et technologie des lasers. Dans le
même temps, la maîtrise des outils de biologie moléculaire et l'explosion des
biotechnologies qui en a résulté, ont autorisé une modification à volonté des
propriétés - y compris optiques - du milieu vivant. Une imagerie et une spectroscopie
fonctionnelles cellulaire et moléculaire sont ainsi en train de se mettre en place.
L'exposé présentera à travers quelques exemples, la nature des enjeux scientifiques et
industriels associés à l'approche " perturbative " du fonctionnement des
structures moléculaires et en particulier dans le domaine de la biologie.
NB : Femtoseconde =10-15 seconde = 1 millionième de milliardième de seconde