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Ressouces en eau

Les changements climatiques entraîneront des précipitations plus abondantes mais aussi un renforcement des taux d'évaporation. De manière générale, cette accélération du cycle hydrologique fera augmenter l'humidité. La question qui se pose est de savoir à quel point ce phénomène se produira là où il est nécessaire. Les précipitations augmenteront probablement dans certaines régions et diminueront dans d'autres. Les modèles climatiques ne parviennent pas encore à formuler des prévisions régionales précises. En outre, le cycle hydrologique est extrêmement complexe : une variation des précipitations peut avoir des répercussions sur l'humidité de surface, le pouvoir réfléchissant et la végétation, qui ont ensuite des conséquences sur l'évapo-transpiration et la formation des nuages et, partant, sur le régime des précipitations. Dans l'intervalle, le système hydrologique réagit également à d'autres activités anthropiques telles que le déboisement, l'urbanisation et la surexploitation des ressources en eau. L'évolution du régime des précipitations modifiera les quantités d'eau susceptibles d'être captées. Plusieurs modèles laissent attendre une intensification des averses. Cela provoquerait une augmentation des inondations et du ruissellement tout en réduisant les possibilités d'infiltration de l'eau dans le sol. Des changements dans le régime des saisons pourraient affecter la distribution régionale des ressources en eau tant souterraines que superficielles. Plus le climat est sec, plus l'hydrologie locale est sensible. Des changements relativement faibles dans les températures et les précipitations pourraient provoquer une modification relativement importante du ruissellement. Les régions arides et semi-arides seront donc particulièrement sensibles à une diminution des précipitations et à une augmentation de l'évaporation et de la transpiration des plantes. Le ruissellement sera peut-être plus important dans les régions de latitudes élevées du fait de précipitations plus abondantes. Il subirait également les répercussions d'une diminution des chutes de neige, du manteau nival et de la glace de glacier, en particulier au printemps et en été où les eaux servent en général à l'hydroélectricité et à l'agriculture. Tous les modèles des changements climatiques font apparaître une augmentation de l'humidité des sols en hiver dans les latitudes septentrionales élevées, cette humidité diminuant dans certaines zones. Selon la plupart des modèles, l'humidité du sol serait moindre en été dans les régions septentrionales de moyennes latitudes, notamment dans certaines régions importantes de production de céréales; ces projections sont plus constantes pour l'Europe que pour l'Amérique du Nord. Les effets sur les régions tropicales sont plus difficiles à prévoir. Les différents modèles climatiques donnent des résultats différents quant à l'intensité et à la distribution futures des précipitations dans les régions tropicales. Les réservoirs et les puits seraient touchés. Les changements qui se produiraient à la surface se répercuteraient sur le réapprovisionnement des réserves en eaux souterraines et, à long terme, des aquifères. La qualité de l'eau pourrait également se ressentir de l'évolution du volume et de l'époque des précipitations. Une modification du ruissellement et de l'évaporation aura également des incidences sur les écosystèmes naturels. Les écosystèmes d'eau douce réagiront à une variation du régime des inondations et du niveau de l'eau. Des changements dans les températures de l'eau et dans la structure thermique de l'eau douce pourraient compromettre la survie et la croissance de certains organismes, ainsi que la diversité et la productivité des écosystèmes. Une modification du ruissellement, des flux d'eaux souterraines et des précipitations qui se produisent directement au-dessus des lacs et cours d'eau, aurait des incidences pour les éléments nutritifs et l'oxygène organique dissous et, partant, sur la qualité et la transparence de l'eau. Du fait de l'élévation du niveau de la mer, les eaux salées pourraient empiéter sur les réserves en eau douce du littoral. Les aquifères côtiers pourraient être endommagés par l'intrusion d'eau salée due à l'élévation de la nappe phréatique saline. L'avancée d'un front d'eau salée dans les estuaires affecterait les installations de pompage d'eau douce en amont. La raréfaction de l'eau alourdirait les contraintes pesant sur les populations, l'agriculture et l'environnement. Les réserves d'eau régionales, en particulier dans les pays en développement, seront mises à très dure épreuve au 21e siècle. Les changements climatiques exacerberont les problèmes dus à la pollution ainsi qu'à la croissance démographique et au développement économique. Les régions les plus vulnérables sont les zones arides et semi-arides, certaines zones côtières de faible élévation, les deltas et les petites îles. Ces pressions supplémentaires pourraient déclencher des conflits. Les liens entre les changements climatiques, les disponibilités en eau, la production vivrière, la croissance démographique et le développement de l'économie sont nombreux et complexes. Il reste que les changements climatiques amplifieront probablement les tensions économiques et politiques, en particulier dans les régions où les ressources en eau sont déjà limitées. Un certain nombre d'importants systèmes hydrologiques sont partagés entre deux nations ou plus et ont dans plusieurs cas déjà été à l'origine de conflits internationaux. Une meilleure gestion des ressources en eau peut contribuer à réduire la vulnérabilité. De nouvelles réserves doivent être mises en valeur et celles qui existent doivent être utilisées de manière plus efficace. Il faudrait notamment introduire les stratégies de gestion à long terme suivantes : réglementations et techniques permettant de contrôler directement l'utilisation des terres et de l'eau, mesures d'incitation et taxes modifiant indirectement les comportements, construction de nouveaux réservoirs et pipeline pour encourager les approvisionnements et améliorations au niveau des opérations et structures de la gestion de l'eau. Parmi les autres mesures d'adaptation, on pourrait citer l'élimination des digues pour entretenir les plaines inondées, la protection de la flore de rivage, le rétablissement des cours d'eau à leur état naturel et la diminution de la pollution de l'eau.